Anne Ahü-Delor, Sylvie Mouton-Venault – Des disques décorés produits par les tuiliers lingons : état de la question (POSTER)

Anne Ahü-Delor, Sylvie Mouton-Venault – Des disques décorés produits par les tuiliers lingons : état de la question (POSTER)

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Les objets traités et le questionnement inhérent ne sont pas inédits ; ils ont fait l’objet, entre autres, de deux contributions récentes lors du congrès de la Sfecag de Lyon en 2020 et du colloque Corpus de Dijon sur les ustensiles de cuisine en juin 2024. L’intérêt de cette communication est de présenter ces artéfacts à un public spécialiste de l’artisanat céramique non culinaire afin de recueillir de nouveaux points de vue et ainsi alimenter notre réflexion sur leur fabrication et leur finalité.

Il s’agit donc de disques à tenon central décorés en relief ; certains portent un graffiti sur la face lisse. Ils sont produits exclusivement dans des ateliers de tuiliers au cours de la première moitié du IIIe siècle et sur un territoire restreint entre Langres et Dijon. Leur usage, sans équivalent, est a priori perdu. Les travaux menés ses dernières années ont mis en œuvre plusieurs facettes de l’étude céramologique alliant l’étude des contextes de découverte, la recherche ethnologique, l’expérimentation et le recours aux analyses chimiques.

Cette contribution envisage donc de faire le point sur les techniques de fabrication relativement complexes de ces disques, de présenter les ateliers identifiés et leurs spécificités, puis de discuter les hypothèses fonctionnelles proposées pour ces pièces en terre cuite.

Laure Orefici, Jean-François Nauleau – Faire feu de tout bois : stratégies d’adaptation à la pénurie dans les briqueteries de Loire-Atlantique autour de la Seconde Guerre mondiale

Laure Orefici, Jean-François Nauleau – Faire feu de tout bois : stratégies d’adaptation à la pénurie dans les briqueteries de Loire-Atlantique autour de la Seconde Guerre mondiale

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Comment produire des terres cuites quand l’énergie, essentielle à la fabrication et à la cuisson, est rationnée voire indisponible ?

Les sources écrites nous permettent d’étudier la manière dont les artisans et industriels de la terre cuite en Loire-Atlantique se sont adaptés à ce difficile contexte pendant et après la Seconde Guerre mondiale, alors que les besoins sont immenses pour la Reconstruction, dans un département largement victime des bombardements. Un matériau, moins consommateur en matière première, connait alors un développement important : la brique creuse.

Emmanuel Barthelemy-Moizan, Franck Chaléat, Alexandre Coulaud – L’outre-mer en contrepoint : la place des TCA des anciens territoires coloniaux (Antilles, Guyane, Nouvelle France, Océan Indien) pour l’étude des TCA françaises modernes et contemporaines. Etat des lieux et perspectives

Emmanuel Barthelemy-Moizan, Franck Chaléat, Alexandre Coulaud – L’outre-mer en contrepoint : la place des TCA des anciens territoires coloniaux (Antilles, Guyane, Nouvelle France, Océan Indien) pour l’étude des TCA françaises modernes et contemporaines. Etat des lieux et perspectives

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Sur la base d’un panorama des situations plurielles rencontrées sur les différents fronts coloniaux du Royaume de France, cette communication tentera de montrer l’intérêt d’une prise en compte des terres cuites architecturales d’outre-mer dans la réflexion générale sur les TCA modernes et contemporaines du territoire métropolitain. Cet intérêt concerne les domaines de l’usage et des échanges liés aux TCA (exports depuis la métropole ou les autres territoires coloniaux, jalons de la production locale, transferts de talents), mais dévoile aussi, en miroir, de nouvelles pistes quant aux solutions architecturales et à la réflexion typochronologique (méthodes de bâti, problèmes méthodologiques, répartition spécifique des types).

Thomas Hunot, Mikaël Guiavarc’h – Étude de la provenance des briques du haut Moyen Age de la région d’Angers par des analyses pétrographiques et géochimiques

Thomas Hunot, Mikaël Guiavarc’h – Étude de la provenance des briques du haut Moyen Age de la région d’Angers par des analyses pétrographiques et géochimiques

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Les lieux de production des terres cuites architecturales durant l’Antiquité et le haut Moyen âge en Maine-et-Loire sont méconnus. Seuls quelques fours ont été identifiés au sud de Saumur mais n’ont pas fait l’objet de fouilles archéologiques. Pour déterminer la localisation de zones d’extraction de matières premières, un corpus de 84 terres cuites architecturales a été sélectionné pour cette étude. Elles proviennent de sites de la ville d’Anges ainsi que de la vallée de la Loire dont la nef de l’église Saint-Pierre et Saint-Romain à Savennières a fourni plus de la moitié du corpus. Ces terres cuites architecturales ont été analysées sous forme de lames minces au microscope optique polarisant (MOP) et leur composition chimique a été déterminée sur des pastilles de poudre au spectromètre de fluorescence des rayons X (XRF). Ces analyses ont permis de mettre en évidence des caractéristiques proches qui nous amènent à penser que les terres argileuses ont été extraite dans un même gisement. Il diffère néanmoins de ceux des Rairies et du Fuilet connu pour le bas Moyen Âge. La terre utilisée contient des inclusions minérales correspondant à des argiles d’altération d’une roche à composition granitique. Une partie de ce lot est composée d’une charge sableuse typique des alluvions de la Loire qui révèlent probablement un rajout volontaire dans la préparation des pâtes. Plusieurs sources de matière première situées le long de la vallée de Loire sont compatibles avec ces résultats.

Carine Harivel, Wendy Laurent – Production de terre cuite architecturale à Orléans : caractérisation et provenance de matériaux de la fin de l’Antiquité/Haut Moyen Âge

Carine Harivel, Wendy Laurent – Production de terre cuite architecturale à Orléans : caractérisation et provenance de matériaux de la fin de l’Antiquité/Haut Moyen Âge

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

L’agglomération antique d’Orléans (Cenabum) ne compte que très peu d’ateliers produisant des terres cuites architecturales : l’atelier de Tudelle, actif au IIIe s. de n. è., et les ateliers de Saran. Pour autant, les vestiges mis au jour lors des nombreuses opérations archéologiques réalisées sur la commune compte parmi eux plusieurs éléments en terre cuite architecturale. L’observation macroscopique seule suffit rarement à rattacher ces productions aux ateliers locaux ou d’ailleurs. Pour cela, une caractérisation précise des productions est nécessaire, avant de pouvoir comparer avec des produits retrouvés en contexte de consommation.

Courant 2024, les équipes de deux laboratoires d’analyse de l’université de Lorraine à Nancy (LCPME et CRM2) ont accueilli un stagiaire de M2 travaillant sur ce sujet. En collaboration avec le service d’archéologie d’Orléans, ce dernier a mené une étude visant à caractériser 30 échantillons issus de lieux de production (atelier Tudelle et ateliers de Saran) et d’un lieu de consommation (enceinte antique de la ville d’Orléans). Les problématiques posées étaient les suivantes : est-il possible de discriminer les productions de ces deux ateliers, et si oui sur la base de quels critères ? Une fois ces critères mis en évidence, peut-on tracer la provenance d’un échantillon dont on ne connait pas l’atelier de production (ici un échantillon provenant de l’enceinte antique d’Orléans) ? Différentes techniques ont été mises en œuvre pour répondre à ces questions (analyse pétrographique, DRX, MEB, ICP) et les résultats obtenus seront présentés lors de cette intervention.

Magali Orgeur – Les carreaux de pavement médiévaux de l’abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

Magali Orgeur – Les carreaux de pavement médiévaux de l’abbaye de Cluny (Saône-et-Loire)

En collaboration avec : Valérie THIRION-MERLE, Anne BAUD, Clarisse COUDERC, Florent DELENCRE, Anne FLAMMIN, Florian GALLETTI, Françoise NOTTER-TRUXA, Gilles ROLLIER et Anne SCHMITT

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

À Cluny, les nombreuses fouilles de l’abbaye ont mis au jour une importante quantité de carreaux de pavement, conservés dans différentes réserves du musée d’Art et d’Archéologie et du Centre des monuments nationaux-Abbaye de Cluny. Ces carreaux, datés pour l’instant d’entre le XIIème ou XIIIème siècle et le XVIIème siècle, n’ont fait l’objet que de ponctuelles études sur les décors et les techniques de fabrication. Un regain d’intérêt a permis la mise en place d’un programme de recherche associant archéologie et archéométrie.

Le programme collectif de recherche intitulé « Les carreaux de terre cuite de l’abbaye de Cluny : étude typologique, technique et archéométrique, XIIème-XVIIème siècles » a vu le jour en 2023 pour une programmation sur 3 années. Il a pour objectifs de proposer une chrono-typologie des carreaux entre le XIIème et le XVIIèème siècle et de caractériser les matières premières argileuses utilisées par les tuiliers.

Ce programme de recherche a débuté par le recensement exhaustif des carreaux de pavement de la prestigieuse abbaye de Cluny. Ce sont 1251 carreaux qui constituent ce fonds. Toutes les techniques décoratives de carreaux à glaçure plombifère sont représentées, ce qui est exceptionnel (carreaux unis, incisés, imprimés, de mosaïque, de mosaïque à pièce de rapport, de mosaïque bicolore et carreaux bicolores). Chaque carreau a été inventorié individuellement dans une base de données. Le corpus comprend plus d’une centaine de motifs qu’il s’agisse d’un motif inscrit sur la surface ou de la forme de la surface dans le cas des mosaïques. A la diversité des techniques décoratives s’ajoute celle des motifs qui rejoignent les grandes thématiques connues autour des fleurs-de-lys, marguerites, lions affrontés, chevalier chargeant à l’épée ou encore la scène de chasse linéaire. Mais Cluny se démarque aussi dans le choix de programmes ambitieux sur les mosaïques à pièce de rapport unie, bicolore ou encore brute, les parallèles se faisant avec des abbayes tout aussi prestigieuses qu’elle (St-Benoît-sur-Loire, St-Denis) et les mosaïques bicolores de formes curvilignes connues dans des prieurés lui appartenant (Lourdon et Gevrey-Chambertin) laissant entrevoir l’homogénéité d’un discours esthétique affirmant son pouvoir spirituel et temporel. Les comparaisons se tournent aussi vers l’abbaye de Chertsey (Angleterre) et plus proche géographiquement avec les quelques carreaux subsistants de l’ancien château de Rouvres en plaine appartenant aux ducs de Bourgogne capétiens et valois. Il est à signaler aussi un motif connu à l’identique et sur des carreaux aux dimensions tout aussi identiques au château de Boves (Sommes). La fleur-de-lys florencée sur carreau losangique va être l’objet de comparaison de relevés d’empreintes de matrice afin de valider ou d’invalider le déplacement d’un tuilier itinérant entre Cluny et Boves. Les études à suivre vont s’orienter sur la définition des programmes décoratifs de ces carreaux à l’aide de restitution pour découvrir des liens thématiques avec d’autres sites et ainsi mettre en lumière les choix de Cluny pour mieux les analyser et les comprendre.

Des études archéométriques viennent approfondir nos connaissances de ces carreaux. En effet, tous les carreaux ont d’abord fait l’objet d’observations visuelles à l’aide de stéréomicroscope et microscope numérique sur cassure fraîche. Trois groupes macroscopiques ont été identifiés se différentiant principalement sur la matrice et l’abondance des grains. Ces premières observations ont été confortés par l’étude pétrographique qui a révélé toutefois un cortège minéralogique très banal. Puis, une série d’analyses chimiques a été réalisée sur des carreaux de type bicolore dont la datation est assurée, entre le XIIIème et le XVème siècle. Ces analyses ont montré l’existence de deux groupes chimiques nettement distincts, l’un correspondant aux pâtes marbrées, l’autre aux pates sableuse et intermédiaire.

Le croisement des analyses avec les données iconographiques révèle un changement de matière première au cours du temps. En effet, les motifs retrouvés sur les carreaux du groupe chimique des pâtes sableuses ou intermédiaire, sont des motifs qui pour l’instant sont datés du XIIIème siècle et correspondent à des sous-catégories très spécifiques du catalogue des carreaux bicolores, tandis que les motifs du groupe chimique des pâtes marbrées correspondent à d’autres sous-catégories des carreaux bicolores datées des XIVème et XVème siècles. Ainsi, ces résultats suggèrent que les pâtes marbrées sont plus récentes que les pâtes sableuses, les carreaux à pâte sableuse auraient été progressivement remplacés par des carreaux fabriqués à partir d’une pâte marbrée.

Les études vont se poursuivre par l’extension des analyses chimiques aux autres catégories techniques des motifs et par l’étude des argiles locales afin d’essayer de comprendre les évolutions techniques et les raisons d’un tel changement dans la fabrication des carreaux.

Rachel Philibeaux – Études des tuiles selon deux approches. Essai de typologie : la fouille programmée de Naintré (Vienne). Analyses de réparation des tuiles par SIG : la fouille préventive du Pertuis (Haute-Loire)

Rachel Philibeaux – Études des tuiles selon deux approches. Essai de typologie : la fouille programmée de Naintré (Vienne). Analyses de réparation des tuiles par SIG : la fouille préventive du Pertuis (Haute-Loire)

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Deux approches d’études de tuiles seront présentées.

Présentation des premiers résultats métrologiques de l’étude des tuiles d’une fouille programmée (Naintré 86) sur trois campagnes. Chrono : Antique ; agglomération secondaire

Présentation de la méthode utilisée dans le cadre d’un chantier préventif (Pertuis 43) : Résultat de l’étude des tuiles issues d’un niveau de démolition/récupération d’un petit bâtiment. Ce chantier a été l’occasion de la mise en place d’un carroyage qui a permis une analyse de répartition des restes et du taux de fragmentations par carré. (Application de calculs par SIG, méthodologie transmise par un collègue céramologue R. Lauranson). Chrono : Antique Médiévale ; occupation rurale isolée

Benjamin Durand – L’étude typo-chronologique des tuiles romaines : de la théorie à la mise en pratique d’un outil de datation

Benjamin Durand – L’étude typo-chronologique des tuiles romaines : de la théorie à la mise en pratique d’un outil de datation

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

Suite à la création et la publication, en 2012, d’une typo-chronologie à même de dater la production d’une tegulae en fonction de sa longueur, plusieurs lots de tuiles ont été étudiés sur la base des conclusions de ces recherches. De la Drôme aux Landes, ces études ont été réalisées dans le cadre d’opérations archéologiques préventives, et ont livré des données utiles à la compréhension de la chronologie des sites, venant ainsi compléter les datations issues des études céramologiques. Nous proposons de revenir sur deux de ces études de cas pour présenter la méthodologie employée et les résultats obtenus.

Quentin Gueraud – Premier regard sur les terres cuites architecturales de la villa de La Croche à Civaux (Vienne)

Quentin Gueraud – Premier regard sur les terres cuites architecturales de la villa de La Croche à Civaux (Vienne)

Résumé de la communication à la Journée d’actualité d’Orléans, novembre 2024.

La villa de La Croche, localisée dans la vallée de la Vienne à Civaux (86), fait l’objet d’une fouille pluriannuelle depuis 2022. Les trois campagnes réalisées jusqu’à présent ont livré des quantités abondantes de terres cuites architecturales. Celles-ci sont étudiées dans le cadre d’un Master recherche sous la direction de Mathilde Carrive et Séverine Lemaître.

Cette catégorie de mobiliers archéologiques a jusqu’à présent peu suscité l’intérêt des chercheurs dans la région correspondant à la cité pictonne antique. Aussi l’étude réalisée sur les TCA de la villa vinicole apporte-t-elle un premier éclairage sur ces éléments pour l’est du territoire picton. Dans notre étude l’accent a été mis sur les mobiliers mis au jour à l’emplacement de l’aile sud construite de l’établissement rural maçonné, plutôt dévolue aux activités production agricole. L’analyse morphologique des éléments découverts utilise le protocole mis au point par B. Clément pour Lyon. Parallèlement, une observation macroscopique d’une série d’échantillons a été menée afin de caractériser les pâtes argileuses des TCA. Un des objectifs est d’essayer de déterminer l’origine de ces éléments. Plusieurs ateliers de tuiliers sont en effet connus dans la vallée de la Vienne via des découvertes anciennes, mais ils n’ont pas véritablement fait l’objet d’étude détaillée.